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La rage

Rhabdovirus (phylum), Mononegavirales (ordre)

Introduction - transmission

Virus neurotrope du genre Lyssavirus à ARN monocaténaire de polarité négative, il présente 7 génotypes différents. Résiste peu à la désinfection et s’inactive aux UV et à la dessiccation. Les Chauves-souris et certains carnivores tels que les chiens, les chats et les renards représentent le réservoir animal du pathogène. Une morsure ou une griffure de ces animaux est un moyen de transmettre l’agent infectieux. De façons générale le contact entre certains liquides biologiques tel que la salive (le sang et l’urine n’en font pas parties) et une brèche cutané ou une muqueuse peuvent potentiellement induire une infection.

Epidémiologie

  • 99% dus à un chien enragé
  • 20 millions de PEP par année
  • En Thaïlande : environ 1% de touristes mordus par un chien
  • Au Népal : fréquence de potentielle exposition 2-6/1000 personnes-années
  • L’Europe n’a plus de cas de rage terrestre depuis la fin des années 90.

Les zones exemptes de rage selon l’OMS : pas de cas de rage depuis > 2 ans, contractée localement par l’homme ou l’animal (chauve-souris exclue), dans une région où les contrôles sont efficaces. Une zone est déterminée par un rayon de 50 kilomètres autour du cas considéré.

Décès annuels recensés
+/- 0

Clinique

Il s’agit d’un virus neurotrope. Chez l’homme, une fois le germe inoculé, la durée d’incubation est très variable de 20 à 60 jours pouvant excéder même 2 ans. La durée dépend de la localisation de la blessure, plus elle est loin du système nerveux central, plus cela prendra de temps. Elle dépend également de l’inoculum (une plaie très délabrée sera plus rapide qu’un simple contact muqueuse-liquide biologique infecté).

La rage est une encéphalite virale. Les premiers signes sont aspécifiques, elle débute par un changement du comportement, une anxiété, puis évolue vers l’encéphalite à proprement parler avec des faiblesses, une difficulté à parler, des tremblements, des dysesthésies, des hallucinations, une hydrophobie, une hypersalivation et des convulsions. Plus rarement, le 2ème phase peut être paralytique, moins expressive et donc moins facile à diagnostiquer. La mortalité est de 100%.

Chez l’animal, la transmission se fait également par morsure, la période d’incubation est d’environ 3 semaines. Les symptômes cliniques apparaissent 4 jours après la présence du virus dans la salive. La rage va provoquer d’abord un état hyper-agressif de l’animal puis une phase d’excitation avec l’intention de mordre tout ce qui se trouve sur son passage. La dernière phase est paralytique, accompagnée d’une hypersalivation marquée.

Diagnostic

  • Ante-mortem: clinique
  • Post-mortem: biopsie cérébrale => Dosage des AC anti-rabiques par immunofluorescence (gold standard)/ recherche d’ARN virale

Traitement

Il n y a pas de traitement disponible, à l’apparition des symptômes lorsque le pathogène atteint le système nerveux central, la mortalité est de 100%. Il existe un cas expérimental qui a permis la survie d’une femme malade après un coma artificiel.

Prévention

  • Lors de séjour > 3 mois en zone endémique (Inde, Népal, etc…)
  • Lors de séjour > 3 mois dans les  zones d’enzootie (ex: Amérique du Sud)
  • Lors d’activités à risques (trekking, vélo, botaniste, zoologue, vétérinaire…)
  • Chez les patients non-vaccinés : une dose d’IG au jour 0 et une vaccination au jour 0, 3ème jour, 7ème jour et 14ème jour suivi d’un contrôle du nombre d’anticorps formés au 21ème jour. Si (Ac > 0.5 UI) => 100% d’efficacité.
  • Chez les patients ayant commencé leur schéma vaccinal: terminer celui-ci et ensuite après une semaine faire une sérologie de contrôle.

*Lésions à risque: lésions cutanées superficielles, léchage sur peau excoriée, morsure ou griffure transcutanée et contact salive-muqueuse par un animal probablement infecté (Toujours faire une PEP si il s’agit d’une chauve souris!)

Remarque

Certaines régions du monde tels que l’Europe ont fait vacciner l’ensemble des animaux ce qui a permis d’éradiquer la rage dans ces endroits.