Proteus mirabilis
Pseudomonadota (phylum), Enterobacterales (ordre).
Aspect
Proteus mirabilis est une entérobactérie Gram- anaérobie facultative. En laboratoire cette bactérie produit une forte odeur qui rappelle celle du poisson pourri.

Photogenèse
Proteus mirabilis est un pathogène opportuniste qui est capable de causer des infections lorsqu’il quitte l’intestin. La colonisation du périnée (jusqu’au méat urinaire) par le tube digestif est la cause principale du développement d’infections urinaires causées par cette bactérie. D’autres sources possibles de contamination sont par exemple l’utilisation de sondes urinaires ou de cathéters contaminés.
Réservoir - Transmission
Cette bactérie est surtout retrouvée dans l’intestin des êtres humains et des animaux, mais également dans l’eau et le sol. Les bactéries du genre Proteus sont des uropathogènes, responsables donc d’infections urinaires. Elles peuvent également être responsables d’infections de la peau et des tissus mous. La transmission interhumaine est extrêmement rare.
Epidémiologie
De manière générale, les bactéries du genre Proteus sont responsables d’infections nosocomiales (surtout des infections urinaires).
- 2/3 des infections à Proteus sont d’origine hospitalière.
- 5% des infections urinaires nosocomiales sont dues à Proteus mirabilis.
- les infections urinaires compliquées sont associées à Proteus mirabilis dans 20 à 45% des cas.
Présentation clinique
La présentation clinique la plus fréquente de Proteus mirabilis est l‘infection urinaire. Cette dernière peut être nosocomiale ou communautaire. Les symptômes dépendent de la localisation de l’infection au niveau des voies urinaires et peuvent inclure :
- Urgences mictionnelles, douleurs à la miction, hématurie, dysurie, pollakiurie, urines troubles et malodorantes en cas d’infection de la vessie (cystite) ou de l’urètre (urétrite).
- Fièvre, douleurs lombaires, frissons en cas d’infection qui touche les reins (pyélonéphrite).
- En cas d’infection de la prostate (prostatite), l’ensemble de ces symptômes peuvent être présents.
CURIOSITE : cette bactérie est connue pour favoriser la formation de lithiases rénales en alcalinisant les urines et en favorisant donc la précipitation du calcium.
Diagnostic

On peut détecter la bactérie par une mise en culture d’un prélèvement urinaire. Une culture positive doit être mise en relation avec la présentation clinique du patient pour établir un diagnostic correct.
CURIOSITE : en cas symptômes typique d’une cystite chez un patient stable et immunocompétent, aucune analyse urinaire n’est nécessaire pour le traitement empirique.
Prevention
- Boire beaucoup d’eau et de liquides sans alcool car le flux urinaire permet de diminuer la quantité de bactéries dans la vessie.
- Ne pas retenir l’urine et uriner dès qu’on ressent le besoin.
- Vider complètement la vessie pendant la miction.
- Ne pas prendre de douches vaginales et ne pas utiliser de produits hygiéniques intimes parfumés.
Traitement
Les infections urinaires à Proteus mirabilis de type cystite sont traitées par une antibiothérapie à base de fosfomycine per os en une prise unique. Le traitement des infections de type pyélonéphrite repose sur une antibiothérapie empirique à base de lévofloxacine ou ceftriaxone per os, ajustée ensuite selon les résultats de l’antibiogramme.
Microbes apparentés
- Proteus vulgaris : commensal du tube digestif et pathogène opportuniste responsable d’infections urinaires.
- Proteus myxofaciens : commensal du tube digestif et pathogène opportuniste responsable d’infections urinaires.