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Mucorales

Les mucorales sont des champignons de l’ordre des Mucoromycota. On distingue plusieurs espèces responsables de mucormycoses dont les Rhizopus , les Mucor , les Rhizomucor , les Cunninghamella, et les Lichtheimia (anciennement Absidia) pour l’essentiel.

Aspect

Les mucorales possèdent des caractéristiques propres à l’examen histologique : Ce sont des filaments mycéliens hyalins, large d’environ 5 à 20 µm avec des bords irréguliers. Les parois sont fines sous forme de ruban, peu ou pas septées,  avec des ramifications à angle droit.

Pathogénèse

Les neutrophiles, et dans un moindre mesure les lymphocytes T (notamment Th17),  jouent un rôle  essentiel dans l’inhibition de la prolifération des champignons pathogènes.

Chez les personnes immunocompétentes, les phagocytes mononucléaires et polymorphonucléaires tuent les Mucorales en générant des métabolites oxydatifs et des peptides cationiques appelés défensines.

Chez les personnes immunodéprimées souffrant d’hyperglycémie entre autres, les phagocytes sont dysfonctionnels et présentent une chimiotaxie altérée et une destruction intracellulaire défectueuse par des mécanismes oxydatifs et non oxydatifs entrainant les mucormycoses.

Transmission

Les mucorales ont un tropisme principalement nasosinusien. D’autres localisations sont possibles (pulmonaire, digestive, cutanée). La transmission se fait par voie aérienne suite à l’inhalation de spores présent dans l’environnement ou exceptionnellement par inoculation cutané. Il n’y a pas de contamination interhumaine. Les mucorales vivent dans le sol, les matières organiques en décomposition comme les feuilles, le bois pourris, les tas de compost.

Clinique

Les symptômes varient en fonction de la localisation de l’infection. Les symptômes sont le plus souvent dus à des lésions nécrotiques invasives des cavités nasales et du palais, causant douleur, fièvre, cellulite orbitaire, exophtalmie et écoulement nasal purulent. Les symptômes du système nerveux central peuvent suivre. Les symptômes pulmonaires sont sévères et comprennent une toux productive, une fièvre élevée et une dyspnée.

Diagnostic

Les mucorales sont mis en évidence à l’examen histologique et à la mise en culture des biopsies. 

L’examen des prélèvements de tissus permet la mise en évidence de filaments non septés larges qui ressemblent à un ruban, non cloisonnés, de diamètres irréguliers avec des ramifications à angle droit. Parfois, la culture est négative bien que les filaments soient présents à l’examen histologique.

La culture est relativement rapide (2 à 5 jours) et permet la réalisation d’un antifongigramme. Cependant la sensibilité in vitro corrèle peu avec l’outcome clinique.

La mise en évidence par PCR est également de plus en plus utilisée.

Traitement

  • Le traitement médicamenteux fait appel aux antifongiques, principalement l’Amphotéricine B.
  • Il parfois nécessaire de traiter et d’obtenir le contrôle de la maladie sous-jacente (diabète par exemple) car les mucormycoses surviennent fréquemment chez des personnes immunodéprimées.
  • La prise en charge chirurgicale précoce avec exérèse des tissus nécrosés dans les cas graves est essentielle.

Remarques

On utilise le terme de mucormycose pour désigner les infections causées par des moisissures appartenant à l’ordre des Mucorales. 

Les mucormycoses sont des infections opportunistes qui surviennent principalement chez des personnes immunodéprimées (diabète, traitement immunosuppresseurs, patients greffés rénaux, VIH, hémopathies malignes).

Rhizopus oryzae est l’organisme le plus couramment isolé chez les patients atteints de mucormycose et est responsable d’environ 70 % de tous les cas de mucormycoses.