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Chikungunya virus

Taxonomie

Alphavirus (Genre) – Togaviridae (Famille)

Cycle viral​

  • Entrée dans la cellule-hôte
    l’alphavirus entre dans la cellule par endocytose et relargue son contenu et son génome.
  • Transcription
    une traduction de plusieurs protéines s’opère et un complexe de réplication viral se forme. Un intermédiaire RNA – est synthétisé et sert de matrice à la formation du RNA génomique et sous-génomique. Ces deux types de RNA permettent la formation des protéines virales
  • Assemblement, bourgeonnement et libération
    le RNA viral se lie au nucléocapside pour s’associer à la membrane cellulaire ; cette association favorise l’assemblement du virus. S’ensuit alors le bourgeonnement et la libération du virus.

Transmission

Il existe deux cycles de transmission :

  • Le cycle enzootique et sylvatique :
    Ayant lieu dans les milieux forestiers, cette transmission se fait au moyen d’un vecteur, un moustique arboricole, principalement Aedes spp. Le moustique transmet le virus en piquant les primates non-humains et les humains situés dans les régions rurales.
  • Le cycle urbain
    La transmission est interhumaine et est médiée par les moustiques Aedes aegypti et, plus récemment, Aedes albopictus (moustique tigre). Le réservoir est uniquement humain.

Épidémiologie

Le CHIKV est divisé en 3 sous-types : West Africa, ECSA (East-Central-South Africa) et Asian. Les CHIKV africains se transmettent par le cycle sylvatique, tandis que le CHIKV asiatique est très anthropophile et suit le cycle urbain.

Décrit pour la première fois en 1952, le chikungunya se transmet dans les régions d’Afrique, du Proche-Orient, d’Amérique centrale d’Asie du Sud et du Sud-Est et d’Océanie.

Récemment, plusieurs centaines de cas ont été rapportées en Italie (2007, 2017).

Bien que des cas ont été rapportées en Suisse, ils proviennent d’infections lors de voyage (aucun cas de transmission). Cela dit, le moustique-tigre (A. albopictus) s’établit de plus en plus en Europe et notamment dans plusieurs régions de Suisse.

Malgré la présence du vecteur, le risque de transmission reste très faible. Pour qu’une infection ait lieu en Suisse, il faudrait que le moustique pique une personne infectée qui reviendrait d’un voyage.

Présentation clinique

  • À travers la piqûre d’un moustique infecté, le virus se propage et se réplique dans les monocytes et les macrophages
  • Le virus migre dans les ganglions lymphatiques puis se dissémine dans le sang en direction des organes cibles : foie, muscles, articulation cerveau
  • Les symptômes surviennent après une incubation de 2-4 jours.
    L’infection dure 7-10 jours et la fièvre 3-5 jours.
pied
                                               Rash pétéchiale ou maculopapulaire

Signes en aigu

Fièvre élevée d’apparition brutale

Frissons

Céphalées

Photophobie

Rash pétéchiale ou maculopapulaire

Arthralgie

Signes persistants/récidivants

Polyarthralgie

Polyarthrite

Ténosynovites

Phénomènes de Raynaud

Complications

  • complications oculaires : rétinite, uvéite
  • complications neurologiques : méningite et encéphalite
  • complications cardiaques : myocardite

Diagnostic

Toutes les maladies provoquant un état fébrile au retour de voyage (à court temps d’incubation)

  • Fièvre Dengue
  • Fièvre jaune
  • Fièvre West Nile
  • Fièvre Zika
  • Malaria
  • Fièvre entérique

Le diagnostic est d’abord guidé cliniquement. Puis, par sérologie, on met en évidence la présence d’IgM dès le 5ème jour après l’apparition des symptômes. Les IgG sont détectables quelques jours après.

Une détection par PCR est un moyen utile au tout début des symptômes mais elle ne se fait pas en routine (surtout en cas de formes sévères telle qu’une encéphalite).

Traitement et prévention

La prise en charge est symptomatique : paracétamol, AINS et repos durant la phase articulaire aigüe.

Depuis 1967, on développe un vaccin dont plusieurs candidats sont en cours d’évaluation.

On met l’accent plutôt sur la prévention en recommandant des mesures de protection efficace contre les piqûres de moustique (principalement diurnes). Les voyages se rendant dans les zones à risque sont conseillés à porter des vêtements à manches longues, imprégnés d’insecticides, à utiliser des répulsifs anti-moustiques et à dormir sous une moustiquaire.

D’un point de vue de santé publique, on se concentre essentiellement sur la lutte antivectorielle.

Anecdotes

« Chikungunya » est un mot Makondé qui signifie « celui qui se plie », référence à la posture adoptée par le patient.