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Bartonella henselae

Proteobacteria (phylum), Rizhobiales (ordre).

Aspect

Bartonella henselae, l’agent de la maladie des griffes du chat, est un bacille Gram -, oxydase négatif et intracellulaire facultatif. Ce microorganisme est une bactérie aérobie nécessitant 5% de COpour croitre et formant des colonies blanches-jaunâtres sur gélose au sang.

Pathogenèse

B. henselae possède des pilis épais (bundle-forming pilis) qui correspondent à des adhésines importantes, les adhésines BadA. Ces dernières sont impliquées dans l’adhérence, l’angiogenèse (production de VEGF) ainsi que dans la prévention de la phagocytose. BadA constitue le facteur de virulence le plus important de cette bactérie.

Selon l’espèce, Bartonella possède également un flagelle polaire. 

Ecologie - Réservoir - Transmission

Bartonella henselae est le microorganisme responsable de la zoonose appelée la maladie des griffes du chat. Cette maladie peut être transmise soit par griffure ou morsure de chat soit par piqûre de puce.

Prévalence - Incidence - Impact social

L’incidence des infections à Bartonella henselae :

  • > 6/100,000 chez les adultes.
  • > 9/100,000 chez les enfants entre 5 et 9 ans.

Plus de 30% des chats sont infectés. Les jeunes chats sont porteurs de plus de bactéries.

Maladie - Clinique

La maladie de la griffe du chat peut se présenter sous différentes formes. Elle commence généralement par des lésions typiques d’inoculation et se caractérise ensuite par des adénopathies locorégionales (à suspecter surtout en présence d’une adénopathie unilatérale chronique) qui persistent durant 2 à 6 mois et ayant évolution spontanément résolutive. Ces adénopathies peuvent être accompagnées d’un état fébrile, de myalgies et d’asthénie.

Les complications de la maladie de la griffe de chat sont les suivantes :

  • Suppuration de la plaie dans 10 à 15% des cas.
  • Endocardite à hémoculture négative: il est donc important d’inclure B. henselae dans les diagnostics différentiels d’endocardites à hémocultures négatives.
  • Dissémination hépatosplénique.
  • Atteintes neurologiques.
  • Arthrite, ostéomyélite.

Chez le patient immunodéprimé (exemple : infection HIV avancée avec un taux de CD4 <200 cellules/mm3), Bartonella peut causer l’angiomatose bacillaire ou la péliose hépatique :

  • L’angiomatose est une affection vasculaire proliférative formant des nodules cutanées rougeâtres.
  • La péliose hépatique est une pathologie caractérisée par des cavités kystiques situées dans le foie et remplies de sang.

En cas de blessure conjonctivale, B. henselae peut causer le syndrome oculo-glandulaire de Parinaud caractérisé par une rétinite associée à une adénopathie pré-auriculaire.

Diagnostic

  • PCR : sur ponction ganglionnaire ou valve cardiaque.
  • Sérologie : si suspicion d’endocardite (excellente valeur prédictive négative). Il est important de noter que la sensibilité est fortement diminuée en cas d’angiomatose bacillaire chez un patient HIV très immunocompromis.
  • Immunohistologie : si lymphadénite nodulaire.

Prévention

  • Éviter de jouer avec des chats, surtout des chatons, pour éviter des griffures. Ceci est particulièrement important pour les patients immunodéprimés.
  • Lavage des mains après avoir eu un contact avec des chats.
  • Traiter les chats ayant des puces.

Traitement

  • En cas d’infection non-compliquée à B. henselae, une antibiothérapie n’est pas nécessaire car la résolution est généralement spontanée.
  • En cas d’adénopathie sévère suppurée, le traitement consiste en une incision et l’administration d’azithromycine pendant 2 à 5 jours.
  • En présence d’une rétinite (syndrome de Parinaud) ou d’une atteinte neurologique, le traitement est une association de doxycycline et de rifampicine pendant 5 à 10 jours.
  • En cas d’endocardite, le traitement est une association de doxycycline pendant 4 à 6 semaines et d’aminoglycoside pendant 2 semaines.
  • Chez le patient immunodéprimé, l’angiomatose bacillaire est traitée soit par doxycycline soit par érythromycine pendant une durée d’environ 3 mois.

Microbes apparentés

  • Bartonella bacilliformis : maladie de Carrion (verrue péruvienne ou fièvre d’Oroya). 
  • Bartonella quintana : fièvre des tranchées, bactériémie chronique, angiomatose bacillaire chez les patients immunocompromis.