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Brucella

Proteobacteria (Phylum), Hyphomicrobiales (order)

Les Brucella sont des bactéries coccobacilles gram-négatif responsables de la brucellose (fièvre méditerranéenne). Ces bactéries portent le nom du biologiste David Bruce qui les a isolées en 1887. Brucella spp. est non encapsulée et non motile et de petite taille (0.5-0.7 sur 0.6 à 1.5 µm). De plus ces bactéries sont des aérobes strictes.

Il existe plusieurs espèces de Brucella dont quatre, provenant de différents réservoirs animaux, sont pathogènes pour l’Homme :

  • B. melitensis  (Réservoir: Mouton et chèvre)
  • B. suis (Réservoir: Porc)
  • B. abortus bovis (Réservoir: Bovin)
  • B. canis (Réservoir: Chie

Réservoir

Les mammifères tels que les moutons, chèvres, porcs, chiens et même les chameaux sont les principaux réservoirs de Brucella spp.. Chez les animaux, la brucellose est caractérisée par des avortements tardifs.
Brucella spp. est excrétée chez les animaux infectés par les organes sexuels et les glandes mammaires.

Transmission

Les bactéries Brucella spp. sont particulièrement résistantes dans l’environnement et peuvent infecter l’humain par plusieurs voies de transmission et l’inoculum nécessaire est relativement faible (10 à 100 bactéries).

Contact direct et ingestion : L’homme se contamine par contact direct avec des fluides infectés tels que le placenta, liquides foetaux ou sécrétions. Mais il est également possible de s’infecter par ingestion de produits dérivés tels que du lait ou du fromage non pasteurisé.

Inhalation : La bactérie est facilement transmissible par inhalation de poussière de litière, d’aérosol contaminé dans un laboratoire, un abattoir ou dans une étable.

Interhumaine : La transmission d’humain à humain est rare, mais elle peut se produire par transplantation d’organes, contact sexuel, allaitement ou voie transplacentaire.

Présentation clinique

La présentation clinique dépend de la susceptibilité de la personne contaminée. Elle peut se présenter sous plusieurs formes et les symptômes se développent après une période d’incubation d’environ 2 à 4 semaines.

Symptômes généraux

  • Syndrome grippal
  • Sueurs nocturnes
  • Pyrexie élevée et parfois ondulate
  • Lymphadénopathies endolories

Symptômes localisés

  • Arthralgies et lombalgies évoquant une infection ostéoarticulaire (comme l’ostéomyélite et la spondylodiscite)
  • Possibles infections génito-urinaires qui se présentent par des douleurs testiculaires ou au niveau des flancs évoquant par exemple respectivement une épididymo-orchite et une pyélonéphrite
  • Infections cardiaques telles que des endocardites et myocardites

Signes cliniques

  • Hépatomégalie
  • Splénomégalie
  • Adénopathies

Diagnostic

Le bilan sanguin pointera la présence d’une anémie, leucopénie et une lymphocytose. 

Cependant, le gold-standard pour le diagnostic est l’isolement du germe  par culture bactérienne. Pour cela, un prélèvement de sang, moelle osseuse ou tissus affectés est nécessaire. Une PCR peut également être utilisée pour mettre en évidence le germe.

La sérologie s’effectue par les tests d’agglutination de Wright (détecte principalement les IgM) et de Rose Bengale (IgG) ou par ELISA anti-IgM et IgG. 

En Belgique et en Suisse, la Brucellose est une maladie à déclaration obligatoire et doit être déclarée aux instances sanitaires dès la confirmation du diagnostic.

Traitements

Le traitement antibiotique est généralement une combinaison de doxycycline et de  rifampicine ou d’un aminoside tel que la streptomycine ou la gentamicine. A cela s’ajoute également un traitement symptomatique.

L’activité du patient doit également être réduite et le repos au lit est recommandé pendant les épisodes de fièvre.

Prévention​

Eviter de consommer :

  • Viande pas suffisamment cuite
  • Produits laitiers non pasteurisés (lait, fromage, crème glacée, …)

Les personnes en contact avec des animaux, tels que les bergers, bouchers, vétérinaires ou chasseurs doivent se protéger en utilisant :

  • Des gants
  • Des lunettes de protections
  • Des blouses ou tabliers

Prévalence et impact socio-économique

Les zones endémiques de la brucellose comprennent les pays du bassin méditerranéen, du Moyen-Orient, de l’Asie centrale, de la Chine, du sous-continent Indien, de l’Afrique subsaharienne et de certaines parties du Mexique et de l’Amérique centrale et du Sud. 

Dans le monde, environ 500 000 cas humains sont signalés chaque année. Cependant, à cause de la sous-déclaration de certains pays, ce chiffre est nettement sous-estimé. 

Les personnes les plus à risques sont :

  • Employés de laboratoire travaillant avec Brucella
  • Éleveurs d’animaux réservoirs
  • Vétérinaires
  • Bouchers
  • Chasseurs

Toutes les tranches d’âge et les deux sexes sont concernés. La prévalence de la brucellose a augmenté en raison de la croissance du tourisme international et de la migration.

En Suisse, si un cas de brucellose est détecté dans un troupeau, les animaux contaminés ou suspects sont alors abattus, ce qui peut avoir des répercussions économiques drastiques pour l’éleveur, et ce bien qu’un vaccin vétérinaire efficace existe.

Anecdote : Brucella, un agent de bioterrorisme ?

Bien que la brucellose soit rarement fatale, son traitement est fastidieux c’est pourquoi Brucella est considérée comme une potentielle arme biologique car elle peut affaiblir gravement une force militaire adverse ou submerger les hôpitaux ou autres établissement médicaux. Elle est actuellement classée comme pathogène de classe 3 et comme agent potentiel de bioterrorisme du groupe B (agents de seconde priorité).