Clostridium tetani
Firmicutes (phylum), Clostridial (ordre)
Biologie du germe :
• Clostridium tetani est le pathogène responsable du tétanos. Il fait parti du groupe de bactéries dites bactéries anaérobies strictes. Cela signifie que ces bactéries poussent en l’absence d’oxygène. Les bactéries anaérobies se trouvent majoritairement dans la flore intestinale. Elles tapissent les muqueuses intestinales et vivent de manière commensale avec l’homme. « Commensal » veut dire qu’en temps normal, elles ne sont pas néfastes mais dans certaines situations (ex : lésion de la muqueuse) elles peuvent devenir pathogènes.
• Clostridium tetani est un bacilles gram + (BGP). On le trouve sous forme sporulée ce qui lui permet de survivre et de résister aux radiations, au soleil, à la sécheresse et autres agressions de l’environnement. La forme sporulée lui permet donc de survivre pendant plusieurs années. Le Clostridium tetani fait parti des espèces de Clostridium qui sécrète des toxines particulières (ici, on parle de la toxine tétanique). Ceci explique que le tétanos n’est pas une maladie contagieuse (puisqu’elle est due à la toxine)
• De manière plus précise, le C. tetani sécrète une toxine dite la toxine tétanique (tétanospasmine) qui est une toxine binaire c’est-à-dire composée de 2 sous unités (sous unité A et B). La sous unité A va bloquer le relargage du neurotransmetteur inhibiteur au niveau de la jonction neuromusculaire. Cela provoque les spasmes musculaires typiques du tétanos.

Réservoir et transmission :

• Les spores du C.tetani sont présent au niveau de la terre, de la poussière et des fèces animales/ humaines ainsi que sur les outils rouillés (ex : les clous, aiguilles rouillés). Il faut donc se protéger lorsqu’on est au contact de la terre ou lors de travaux de bricolage.
• La bactérie peut pénétrer dans le corps de l’hôte via une plaie souillée, une brûlure et diffuse sa toxine au niveau des nerfs.
La maladie et sa clinique :
• La maladie ne se déclarer pas directement de manière systématique. En effet, les symptômes peuvent se manifester entre 3 jours et 3 semaines après l’infection (selon l’OMS, dans la plupart des cas, les symptômes apparaissent après 14 jours).
• De manière générale, une fois que la toxine est diffusée au niveau du nerf, celle-ci va bloquer le relargage du neurotransmetteur qui inhibe la jonction neuromusculaire. Il y a donc uniquement les influx stimulants (l’acétycholine n’est plus régulée) qui passent et provoquent une excitation permanente. Cela provoque des spasmes musculaires (paralysie spastique rigide multiple). Ceux-ci peuvent engendrer une paralysie du diaphragme et donc un arrêt respiratoire ou encore, une atteinte du myocarde et donc une insuffisance cardiaque.

En plus des quelques signes cliniques évoqués ci-dessus le tétanos peut se présenter avec :
– Opisthotonos : c’est à dire des contractions musculaires des gouttières vertébrales obligeant le patient à s’arquer vers l’arrière.
– Trismus : c’est-à-dire des contractions des masséter, ainsi, le patient ne parvient plus à ouvrir la mâchoire.
– Face pétrifiée : contraction des lèvres et des muscles de la face.
– Céphalées
– Fièvre
• Tout le monde peut contracter le tétanos. Néanmoins, ce sont les nouveau-nés et les femmes enceintes qui sont les plus à risque de développer une forme grave. On parle de « tétanos maternel » quand le tétanos se déclare lors de la grossesse ou durant les 6 semaines suivant celle-ci. On parle de «tétanos néonatal » lorsque le tétanos se déclare dans les 28 premiers jours de la vie. Ce dernier apparaît chez l’enfant lorsque les instruments utilisés pour couper le cordon ombilical sont contaminés.
• Pour le tétanos néonatal les caractéristiques sont un peu différentes. En effet, il est définit par l’OMS comme « un enfant qui tète et pleure normalement pendant les 2 premiers jours de la vie mais qui perd cette capacité entre le troisième et le 28e jour ».
Epidémiologie et impact social :
La prévalence est d’environ 30% et de 90% en néonatal. C’est d’ailleurs, une des principales causes de décès néonatal. Selon l’OMS, en 2015 : « environ 34 000 nouveaux nés sont morts du tétanos néonatal ». « En 2016, 86% des nourrissons dans le monde entier ont reçu les 3 doses de vaccin antidiphtérique, antitétanique et anticoquelucheux » (vaccin trivalent)
Diagnostic :
Il est principalement fait sur base du contexte et de la clinique qui est assez évocatrice. Une confirmation par une technique de laboratoire n’est pas nécessaire.
Prévention :
1) désinfections des plaies et des ustensiles.
2) vaccin contre le tétanos : ce vaccin contient de l’anatoxine tétanique. Notons cependant que l’immunité naturelle ne s’acquière pas, il faut donc faire des rappels.
Le schéma vaccinal est le suivant :
- 3 premières doses : 6 premières semaines de vie (espace inter-doses de 4semaines)
- 3 doses de rappel : dès les 2 premières années de vie ensuite entre 4 et 7ans et enfin entre 9 et 15ans. Pour les doses rappel, les doses devraient être espacées de au moins 4ans.
- Par la suite, on espaces les doses de rappels de 10 ans ( pour les < 65ans) et 20ans (pour les > 65ans)
Il existe différents types de vaccins (divalent : diphtérie-tétanos, Trivalent : diphtérie-tétanos-coqueluche)
3) immunoglobulines : celles-ci permettent de booster le système immunitaire pour combattre, au mieux, la maladie.
4) mesures de protection pour les personnes exposées : par exemple, les archéologues, lorsqu’ils fouillent peuvent se protéger en mettant des gants.
Traitement :
• Notons que le tétanos est presque éradiqué grâce au vaccin antitétanique.
• Le traitement consiste en une hospitalisation dans le but d’administrer des médicaments et des liquides en IV afin de contrôler les spasmes musculaires. En effet, on peut administrer des immunoglobulines antitétaniques humaines, des médicaments pour contrôler les spasmes musculaires ou encore des antibiotiques.
Anecdote :
Charles Bell fût l’un des premier a représenter la maladie du tétanos. Le peintre ne connaissait pas l’origine de la maladie mais il a su représenter les principaux symptômes physique dans l’une de ses peintures.