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Enterococcus faecium

Phylum: Firmicutes   Famille: Enterococcaceae

Introduction

Les entérocoques font partie de la flore intestinale. C’est un germe opportuniste dont la porte d’entrée est digestive. Les cathéters peuvent également représenter une source d’infection. Deux espèces commensales peuvent causer des infections chez l’homme : E. faecium et E. faecalis. Il existe une plus grande quantité de E. faecalis (90%) que E. faecium (10%) chez l’homme. Les entérocoques sont très résistantes et peuvent se développer dans la bile à 35 degrés et dans 6,5% de NaCl. 

E. faecium causent des maladies commensales en acquérant des résistances contre des glycopeptides. Les gènes VanA et VanB sont les plus impliqués dans le développement de la résistance.

L’incidence d’une bactériémie par les entérocoques E. faecalis et E. faecium est de 4.5 et de 1.6 par 100’000, respectivement.

Famille

Cette grande famille d’entérocoques produit de l’acide lactique. Il existe plus de 50 espèces qui sont commensales et pathogènes. Il appartient au groupe Lancefield D et est pyrrolydonyl arylamidase (PYR) positive. Il appartient au groupe gamma ou non hémolytique.

Aspect

Les enterococcis sont des coccis de gram positifs, regroupées en diplocoques ou en chaînettes. Ils sont aéro-anaérobes facultatifs, immobiles et dépourvus de capsules.

Présentation clinique et facteurs de virulence

Chez l’homme, E. faecium peut causer des:

  • Infections urinaires
  • Péritonites 
  • Abcès intra-abdominaux
  • Bactériémies nosocomiales (notamment des infections au niveau du drain)
  • Endocardites (hôtes immunodéprimés principalement)
  • Méningite néonatale (rare).

Les facteurs de virulence propres à la bactérie sont:

  • Protéine de Surface des Entérocoques (Esp) permettant l’agrégation et la formation de biofilm
  • Agrégation substance (AS) facilitant la fixation à la cellule hôte et le transfert de matériel génétique
  • Cytolysine
  • Gélatinase
  • Hyaluronidase

Diagnostique

Culture sur milieux sélectifs chromogènes à partir d’un échantillon de frottis rectal en général.

La résistance aux glycopeptides et le mécanisme de résistance (VanA/ VanB) sont testés par des antibiogrammes avec CMI (Concentration minimale inhibitrice) à la vancomycine et à la téicoplanine et des PCR spécifiques au VRE.

Traitement

E. Faecium possède une résistance native aux céphalosporines, aux lincosamides, aux sulfamidés et aux fluoroquinolones. Ces classes d’antibiotiques sont donc à éviter.

L’émergence de souches d’entérocoques résistant aux pénicillines est de plus en plus fréquente. Un antibiogramme doit être demandé dans tous les cas.

Avant obtention de l’antibiogramme 

  • En cas d’infection bénigne: Un traitement par pénicilline est envisageable d’emblée.
  • En cas d’infection sévère: Un traitement empirique incluant un glycopeptide doit être envisagé.

Après l’obtention d’un antibiogramme 

Sensible à la pénicilline 

  • Traitement par pénicilline seule si infection bégnine (pénicilline G ou amoxicilline).
  • Traitement par pénicilline et aminoglycoside si suspicion d’infection sévère.

Résistant à la pénicilline

  • Traitement par glycopeptides (vancomycine ou téicoplanine). 

Résistant à la vancomycine 

  • En cas d’endocardite, il faut envisager une bi-thérapie. 
  • Nécessité d’obtenir l’avis d’un spécialiste en infectiologie 

Remarques

  1. Les membres de cette famille d’enterococcaceae contiennent des propriétés intrinsèques de survie contre les défenses immunitaires de l’hôte et arrive à persister dans un milieu naturel et dans l’hôpital.
  2. Une étude de 2018 publiée dans Science décrit l’émergence de formes d’E. faecium résistantes aux solutions hydroalcooliques pour l’hygiène des mains.
  3. Cette bactérie, ayant plus de 50 espèces et apparue il y a 425 millions d’années, a été découvert à la fin du 19ème siècle.