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HPV ou human papillomavirus

Taxonomie

Papillomavirus (Genre) – papillomaviridae (Famille)

Généralités

  • ADN circulaire double brin
  • Virus non enveloppé
  • Le génome de virus comporte 8 gènes. Six gènes E pour « early » codants pour des protéines essentielles au déroulement des différentes étapes du cycle viral, et 2 gènes L pour « late »  codants pour les protéines de la capsides.
  • Responsable de l’IST la plus fréquente au monde
  • Responsable de cancer notamment du cancer du col de l’utérus
  • On distingue les  types à bas risque de cancer et à haut risque de cancer
  • les HPV à bas risque sont responsables des tumeurs bénignes (condylomes)
  • les HPV à haut risque sont responsables des cancers

Pathogénèse

  1. Comment ça prolifère et où?
  • les HPV ont un tropisme muqueux et cutané.
  • Tropisme cutané: le virus infecte surtout les cellules épithéliales de la peau. Ils peuvent être à l’origine de tumeurs bénignes comme les verrues plantaires mais également favoriser certaines tumeurs malignes de la peau (carcinome spinocellulaire)
  • Tropisme cutanéo-muqueux: Cela comprend les types à haut risque et à bas risque.
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HPV à bas risque

Surtout les types 6 et 11 (responsables de 90% condyloma aucuminata) mais également: 40, 42, 43, 44, 53, 54, 61, 72, 73, 81

Responsable des lésions hyperprolifératives bénignes au niveau de la vulve, du pénis, de l’anus, et de la bouche. Dans la majorité des cas ces types de virus ne provoquent pas de cancers. 

HPV à haut risque

Surtout les souches 16 et 18 mais également: 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58, 59, 68, 73, 82

Ces types sont considérés comme des virus oncogènes capablent de provoquer des lésions précancéreuses qui pourront, avec le temps, évoluer vers des cancers.

  • C’est quoi qui différencie HPV à haut risque de HPV à bas risque?
    Lors d’une infection par un type HPV à haut risque il y a une expression simultanée des genes E6 et E7 (E vient de « early genes » donc le genes  qui codent pour les protéines non structurelles qui contrôlent  les étapes du cycle viral) qui leur permet d’entrer dans le cycle de prolifération dans le couches basales et parabasales de l’épithélium,  résultant en une néoplasie. En plus les gènes E6/7 vont inhiber la réponse immunitaire de l’hôte afin d’assurer la tolérance de l’expression des gènes du virus.
    Dans le cas des types HPV à bas risque la situation est différente parce que l’expression des différents gènes se fait à des moments différents et dans des étages différents. En particulier, l’expression concomitante des gènes E6/7 ne se fait pas à l’étage basal ou parabasal mais dans la couche superficielle de l’épithélium. Ce qui diminue significativement le risque de développer des lésions de haut grade. Cependant, le risque de développer un cancer  n’est pas nul du fait de la prolifération de la couche basale potentiellement stimulée par des facteurs de croissance produits en réponse à l’infection par HPV.

Transmission

Principaux modes de transmission sont:

  • par contact direct cutanéo-muqueux ou cutanéo-cutané,
  • par auto-inoculation (grattage des verrues),
  • par contact indirect (piscines, douches, objets),
  • par voie périnatale (au moment de l’accouchement)  
  • par voie sexuelle: même sans pénétration, par un simple contact peau à peau. Le sexe oral est également un mode de transmission connu. 

Syndrome

  • HPV à tropisme cutané: verrues plantaire, vulgaires, planes. Les lésions sont sous forme des papules avec un aspect caractéristique kératinisé autour de lésion centrale.

HPV à bas rique

Des lésions provoqués par HPV à bas risque sont souvent peu esthétiques et posent des problèmes de nature plutôt psychologique. Autres manifestations cliniques possibles sont: prurit, gêne, brûlure.

Types de lésions: 

  • Condyloma acuminata (verrues anogénitales)
  • Récurent Respiratory papillomatosis (sur les cordes vocaux et sur la muqueuse autour)

HPV à haut risque

Malheureusement l’infection à HPV à haut risque est très souvent asymptomatique d’où l’importance de la vaccination et du dépistage précoce. Les manifestations d’une infection à HPV16 et 18 est visible à la colposcopie ou cytologie sous forme des lésions condylomateuses/ dysplasies de haut garde/ cancer qui peuvent évoluer vers des néoplasies. Les pourcentage des cancers attribuables à l’infection à HPV sont:

  • 100% cancer de col de l’utérus
  •  91% cancer de l’anus
  •  27% cancer de pénis
  •  23% cancer de la vulve et vagin
  • 4-34% voies aéro digestives supérieures

Diagnostic

  • Cytologie sur frottis cervico-vaginal (CVF) permet de détecter les lésions précancéreuses aux stades précoces.
  • Mise en évidence des condylomes ano-génitaux (condyloma acuminata) par réaction avec de l’acide acétique 5% sous forme d’empreintes blanches.
  • test HPV par la technique de PCR qui détecte l’ADN des HPV dans un frottis ou une biopsie.

Traitements

HPV à tropisme cutané et HPV à bas risque

Malheureusement les traitements (ci-dessous) sont très souvent inefficaces avec des taux de récurrence est assez élevés.

  • traitement topique/local avec des crèmes ou solutions,
  • cryothérapie avec de l’azote liquide,
  • application d’acide tricholoracétique,
  • excision chirurgicale.

Il faut ajouter que la vaccination, même à un âge tardif permet une prévention secondaire et empêche la récurrence d’apparition de lésions types condylomes et dysplasies.

HPV à haut risque

Les traitements dépendent du type de lésion:

  • lésions condylomateuses: laser, traitement local, chirurgie
  • dysplasies de haut grade: conisation, laser, cryogénie (surtout si désir de grossesse) avec suivi obligatoire tous les ans par colposcopie
  • cancer: chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie

Prévention

  1. Préservatif: c’est une excellente manière de prévenir les IST mais malheureusement cela ne protège pas si bien que ça contre HPV. En effet celui-ci peut également être acquis par contact indirect!
  2. Vaccination: numéro 1 pour prévenir efficacement l’infection à l’HPV! Il existent 3 types de vaccins sur le marché qui protègent contre 2 à 9 types:
    – bivalent  16/18
    – quadrivalent 8/11/16/18 
    – nonavalent: 6/11/16/18/31/33/45/52/58
    De manière générale leur efficacité  est estimée à 90% pour les personnes vaccinées. A cela s’ajoute l’effet de masse sur les personnes non-vaccinés. L’efficacité maximale est obtenue par une vaccination avant les premières relations sexuelles mais le vaccin est également efficace chez les personnes déjà actives sexuellement.
  • Mais qu’est-ce que ca signifie en pratique?

Simplement cela veut dire que le fait de vacciner les hommes et les femmes et d’autant plus des femmes, permet d’obtenir une meilleur protection contre les cancers-HPV  dans la population générale.

  • On vaccine qui et quand?

Le schéma vaccinal de base prévu dans la majorité des pays  consiste en 2 doses espacées de 6 mois avant l’âge de 15 ans.

  • Et que se passe t’il si on a dépassé les 15 ans?

Ce n’est pas grave on peut toujours se faire vacciner. Par contre dans ce cas il faudrait appliquer un schéma vaccinal différent avec 3 doses à  0-2-6 mois.  Attention, dans ce cas la vaccination n’est pas toujours remboursée après un certain âge (pays dépendant).

  • Est-ce que c’est utile de se faire vacciner une fois on a dépassé l’âge conseillé pour la vaccination (12-13 ans)?

Bien sur que oui, le vaccin a montré une très bonne efficacité chez les hommes jusqu’à 26 ans et chez les femmes jusqu’à 45 ans!!!

  • Et que faire si on a déjà attrapé une des souches d’HPV?

Le vaccin permet d’empêcher la récurrence des lésions condylomateuses ou dysplasiques chez les femmes.

Depuis 2017  il est également recommandé de vacciner les garçons car même si le risque pour eux de développer des lésions de haut grade est faible (mais pas impossible), les hommes restent des porteurs asymptomatiques et contribuent de manière significative à la transmission de l’infection à HPV qui demeure une grande menace pour la santé et la vie des femmes.une 

Remarques

  • Le cancer du col de l’utérus représente le 2ème cancer le plus fréquent chez la femme et le 4ème cancer le plus mortel chez les femmes
  • En Australie un campagne de vaccination massive lancée en 2007 auprès des jeunes filles de 12-13 ans et depuis 2013 également pour les garçons a permis de diminuer la prévalence de l’infection à HPV chez les femmes de 22,7% à 1,5%.
  • Chez les personnes immunodéprimées des lésions sont plus étendues, plus difficiles à traiter et avec un taux de récurrence plus important.