Menu Fermer

Klebsiella pneumoniae

Klebsiella (genre), klebsiella pneumoniae (espèce)

Biologie du germe

Aspect

Il s’agit d’un bacille gram négatif, encapsulé et immobile, qui est aéro-anaérobie facultatif. Le germe produit du gaz en réalisant de la fermentation lactique par la voie du butane-2,3-diol.

Les colonies présentent un aspect mucoïde (gluant et bombé) sur gélose McConkey.

Pathogenèse

La bactérie possède les facteurs de virulence suivants:

  • Capsule polysaccharidique : elle protège de la phagocytose mais son rôle exact n’est pas bien compris.
  • Production de sidérophores : ce sont des chélateurs de fer, synthétisés par la bactérie et sécrétés à l’extérieur des cellules pour puiser le fer indispensable pour diverses réactions intracellulaires. Le Fe3+ est ensuite réduit en Fe2+ et devient disponible à la bactérie.
  • Production de lipopolysaccharide (LPS).
  • Production d’un complexe extracellulaire lié à la capsule, qui est cytotoxique pour l’épithélium des voies aériennes.
  • Production d’adhésine qui permet la formation de biofilm.

Mode de transmission

  • C’est une bactérie commensale ubiquitaire dans l’appareil respiratoire et le tube digestif, elle peut se retrouver également dans l’eau, les sols et la poussière (notamment dans les différents espaces des établissements de soins).
  • Elle est à l’origine d’infections opportunistes chez les sujets fragilisés (personnes âgées, diabétiques et alcooliques) et immunodéprimés.
  • La transmission se fait par voie manuportée.

Présentation clinique

  • Il s’agit de la première cause d’infections respiratoires nosocomiales (pneumonies, abcès pulmonaires, pleurésies) et d’infections précoces aux soins intensifs. C’est également une cause importante de pneumonies et d’abcès pulmonaires d’origine communautaire.
  • Klebsiella pneumoniae est la deuxième cause de bactériémie et d’infection urinaire basse en milieux de soins.
  • Elle peut également donner des sepsis, des infections intestinales et des méningites bactériennes surtout chez les sujets immunodéprimés.

Diagnostic

Le diagnostic se fait par culture cellulaire et coloration de Gram sur du sang, des urines ou des fluides corporels (épanchements, expectorations, liquide céphalorachidien, abcès).

Traitement

Le traitement se fait par voie intraveineuse, selon la sensibilité de la bactérie aux antibiotiques. Une infection communautaire peut être traitée par une céphalosporine (ceftriaxone) ou une fluoroquinolone (lévofloxacine). Les infections nosocomiales pourraient être traitées par une carbapénème, mais il faut porter une attention particulière aux Klebsiella résistantes.

Résistance au traitement - Défis de santé publique

La résistance de K. pneumoniae aux antibiotiques est particulièrement inquiétante. Des souches de K. pneumoniae peuvent produire des ESBLs (béta-lactamases à spectre élargi), les rendant résistantes aux béta-lactames et aux céphalosporines, ou des carbapénèmases, les rendant résistantes à la majorité des béta-lactames, y compris les carbapénèmes. Ces cas ont été rapporté dans le monde entier, ceci depuis les années 1970. On estime que jusqu’à 31% des cas hospitaliers sont dû à des Klebsiella ESBL. Ces résistances sont associées à une mortalité plus élevée.

Le facteur de risque principal est l’utilisation d’antibiotiques à large spectre. La résistance aux carbapénèmes, apparues dans les années 2000, est très préoccupante, les carbapénèmes étant utilisés en dernier recours dans la majorité des infections bactériennes.  

Remarque : des traitements sur la base de bactériophages sont source de recherche dans certains pays.

Anecdote

Le genre Klebsiella a été nommé d’après le microbiologiste allemand Edwin Klebs (1834 – 1913).