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Legionella pneumophila

Proteobacteria (phylum), legionellales (ordre)

Aspect

Legionella pneumophila est un bacille Gram négatif et aérobie obligatoire. Elle est mobile et possède un ou plusieurs flagelles. C’est un germe ubiquitaire qui est retrouvé dans les environnements humides.

Les légionnelles ont une taille comprise entre 0,5 et 5 μm.

C’est une bactérie intracellulaire facultative.

Elle se cultive sur un milieu de culture particulière : la gélose au charbon, contenant de la cystéine et du fer indispensables à la croissance de la bactérie.

 

Pathogenèse

Legionella pneumophila pénètre dans l’organisme par inhalation d’aérosols des eaux contaminés, puis atteint les voies respiratoires et infecte les macrophages alvéolaires. Dans les macrophages, les légionelles se logent dans une vacuole qui ne fusionne pas avec les lysosomes, permettant à la bactérie de se multiplier.

Les macrophages de l’hôte vont déclencher une réaction inflammatoire locale et systémique. Le recrutement cellulaire implique des lymphocytes CD4, Legionella étant une bactérie intracellulaire.

Au niveau immunitaire les lymphocytes B et les anticorps vont garder une mémoire pour pour lutter contre une possible réinfection.

Mode de transmission

La transmission se fait à partir d’eaux contaminées par inhalation d’aérosols : systèmes de climatisations, humidificateurs, brumisateurs, pommeaux de douche.

Le réservoir naturel est constitué par les amibes libres dans l’eau, qui peuvent héberger des légionelles en grand nombre. Les bactéries, au sein des amibes, sont protégées de l’action des biocides (par exemple le chlore) et persistent dans les réseaux d’eau.

Cette persistance est encore améliorée par les biofilms présents sur les parois des canalisations.

La transmission interhumaine est exceptionnelle.

Clinique

L. pneumophila cause des pneumonies communautaires et nosocomiales. Les manifestations extrapulmonaires sont rares.

Elles se présentent avec un syndrome pseudo-grippal (fièvre, frissons, malaises, myalgies, céphalées) et de la toux. Des manifestations abdominales comme des douleurs abdominales et des diarrhées sont aussi fréquentes.

La mortalité globale est d’environ 5%, mais elle arrive jusqu’à 40% pour les sujets vulnérables, notamment en cas d’infections nosocomiales.

Diagnostic

Le diagnostic microbiologique peut se faire par : 

  • Culture des prélèvements respiratoires sur gélose spécifique (gélose au charbon), important à demander en cas de suspicion clinique
  • Test rapide de l’antigène urinaire (détecte uniquement le sérogroupe 1 qui représente > 80% des infections)
  • PCR, méthode la plus sensible et spécifique
Les examens paracliniques (imagerie, bilan sanguin) sont aspécifiques.
 
Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire.
 

Traitement

Legionella pneumophila étant une bactérie intracellulaire, les antibiotiques utilisés doivent avoir une bonne pénétration et accumulation intracellulaire, et pouvoir éviter les mécanismes d’efflux. Il est important de noter que la légionelle est un germe résistant aux bêtalactamines.

Trois types d’antibiotiques sont efficaces : 

  • Les fluoroquinolones (lévofloxacine)
  • Les macrolides (préférentiellement azithromycine)
  • Les dérivés tétracycliques (doxycycline)

Remarques

  • Symptomatologie peu spécifique
  • Diagnostic essentiellement microbiologique
  • Maladie à déclaration obligatoire
  • Pas de transmission interhumaine

Anecdote

Legionella pneumophila fut initialement découverte en 1976 à Philadelphie lors du 58ème congrès de la légion américaine (anciens combattants de la Seconde Guerre Mondiale). Elle se propagea dans le système de climatisation de l’hôtel, entrainant une épidémie qui causa la mort d’une trentaine d’anciens combattants.