Menu Fermer

Loa loa

Nematoda (phylum), Spirurida (ordre)  

Introduction:

• Loa Loa fait partie de la famille des Filariidae. Les Filaires sont des nématodes, donc des petits vers à cycles dixènes, qui vivent dans les tissus lymphoïdes (rate, thymus, ganglions). Les femelles sont vivipares et donnent naissance à des larves microfilaires. 

• Les filaires au stade adulte sont des vers filiformes mesurant entre 4et 7cm de long pour la femelle et entre 3 et 3,4 cm pour le mal. Ils vivent dans le tissu sous-cutané et ont une durée de vie jusqu’à 15ans.

• Les filaires au stade larvaire (microfilaires) mesurent 250-300 micromètres.

• Le vecteur de Loa Loa est une mouche du genre Chrysops ( C. silacea et C.dimidiata) qui vit dans les forêts tropicales humides, autour de réservoirs d’eau et qui ne pique que le jour.

Illustration issue de : https://time.com/3848427/worms-parasites-eyeworm/

Épidémiologie :

Illustration issue de : https://influentialpoints.com/Gallery/Chrysops_relictus_Twin-lobed_deerfly.htm
Illustration issue de : https://www.researchgate.net/figure/Map-showing-reported-species-distribution_fig3_315951698
  • Le réservoir de Loa Loa est, d’une part, l’homme, et d’autre part, le Chrysops qui est un taon des forêts tropicales qui piquent le jour.
  • La répartition géologique de ce parasite s’étend de l’Afrique centrale à l’Afrique de l’ouest. En effet, on le retrouve d’avantage dans le pourtour du Golfe de Guinée (Cameroun, Nigeria, Gabon, Congo, République centrafricaine). Le Chrysops est attiré par les mouvements de population ainsi que par les feux de forêts. On les retrouve d’avantage lors des saisons des pluies.
  • Il y aurait entre 12 et 13 million de personnes infectées par le parasite.
Illustration issue de : http://idelective.pbworks.com/w/page/36030254/Week%205%20-%20Helminth%20Infections

Cycle du parasite :

• Tout commence lors du repas sanguin de la mouche Chrysops. Celle-ci infecte son hôte en lui crachant des larves de stade 3 sur la peau et celles-ci pénètrent dans l’hôte via la plaie de la morsure.

• Dans un deuxième temps, les larves se transforment en adultes et vivent dans le tissu sous-cutané. Les mirco-filaires (larves) sont encapsulées et ont un mode de vie diurne. En effet, durant la journée elles se trouvent au niveau de la circulation périphérique alors que le reste du temps elles se trouvent dans les poumons. C’est lorsque les microfilaires se trouvent dans la circulation que la mouche va s’infecter au moment de son repas sanguin.

• Lorsque les microfilaires se retrouvent dans l’organisme de la mouche, elles vont perdre leur capsule et vont migrer de l’intestin, via l’hemocèle, vers les muscles thoracique de l’arthropode. C’est à cet endroit que la larve passe de stade 1 à stade 3.

Illustration issue de : https://www.cdc.gov/parasites/loiasis/biology.html

Transmission :

• Après 7 à 12 jours, la larve développe la capacité d’infecter un hôte humain. A ce moment-là, la larve migre au niveau de la bouche de la mouche  et quand celle-ci reprend son repas sanguin, la larve est transmise à l’humain.

• La maturation (passage de l’état larve à l’état adulte), prend environ 5mois. Notons que la larve ne sait se transformer en adulte quand dans le corps humain.

• La larve peut vivre jusqu’à 1an dans le corps de son hôte alors que les adultes, eux, peuvent vivrent jusqu’à 17ans dans le corps de l’hôte.

Aspect clinique :

• Néanmoins, les voyageurs parcourant les zone endémique sont plus susceptibles de développer des symptômes.

• Parmi ces symptômes, les plus souvent retrouvés sont l’œdème de Calabar et une irritation conjonctivale.

• L’œdème de Calabar est localisé, induré et se trouve généralement au niveau des bras, des jambes ou proche des articulations. Il peut parfois provoquer des épisodes de pruprit et peut être mobile.

• Dans l’irritation conjonctivale, le parasite se retrouver dans l’œil. En effet, Loa Loa peut migrer sous la conjonctive et provoquer une congestion oculaire, du prurit, de la douleur ainsi qu’une sensibilité à la lumière.  Ceci ne dure généralement pas plus d’une semaine.

• De manière générale, une infection à Loa Loa peut donner du prurit dans tout le corps, des myalgies, des arthralgies et une sensation d’asthénie.

• Une hypereosiniphilie et un cordon prurigineux mobile peuvent aussi être souvent présent lors de l’infection. De plus, certaines personne infectées de manière chronique développe parfois des néphropathies. Dans certains cas graves, ou après un traitement antihelminthique,

• Le parasite peut infecter le SNC et donner une encéphalopathie et/ou coma.

Illustration issue de : http://bioweb.uwlax.edu/bio203/s2014/seidel_xaar/reproduction.htm
Illustration issue de : http://amazingbeautifulworld.com/category/wild-life/

Diagnostic :

• Le diagnostic peut se faire à différentes échelles.

1) D’une part on a le diagnostic hématologique qui correspond à l’identification de l’hyper éosinophilie.

2) D’autre part on a le diagnostic parasitologique qui est caractérisé par la mise en évidence de parasite (adulte) dans l’œil ou dans le tissu sous cutanée du patient. On peut aussi rechercher des microfilaires (larves) dans un frottis sanguin (qui doit être fait entre 10h et 14h).

3) Enfin, il existe un diagnostic immunologique. Celui-ci est défini par la recherche d’Ac contre Loa Loa.

Néanmoins, le diagnostic de loase peut s’avérer difficile. En effet, dans les infections très légères on retrouve un très petit nombre de filaires présent dans le sang, ce qui rend leur détection plus compliquée. De plus, un test immunologique positif ne signe pas définitivement une infection à Loa Loa. En effet, si le test est positif mais que le patient n’a pas de symptômes cela veut probablement dire qu’il a été infecté dans le passé.

 

Traitement:

• Le traitement de choix est le diethylcarbamazine (DEC) qui permet de tuer les microfilaires (larves) et les vers adultes . Ce traitement tend à être remplacé, car chez certains patients, il engendre des réactions dangereuses (prurit, fièvre, HTA, mort)

• D’une part par l’Ivermectine, qui est un antihelminthique, si la microfilarémie est basse et d’autre part par l’Albendazole si la microfilarémie est élevée (>50/ml). L’Albendazole est également utilisé dans les cas de résistances au traitement par DEC. Malheureusement, la prise d’Albendazole peut entrainer, chez certains patient, une inflammation du cerveau et par exemple, causer un coma

Prévention:

• Les insecticides ne sont pas efficaces et il faut être prudent avec la profilaxie de masse. En effet, on ne donne pas de prophylaxie de masse dans les régions endémiques car il y a un risque de fuite du parasite dans le SNC.

• Cependant, comme dit précédemment, le Chrysops est attirée par la fumée il est donc préférable d’éviter de se trouver à proximité de feux de forêts. Les voyageurs peuvent aussi se protéger en portant des habits longues manches afin d’éviter de se faire piquer.