Mycoplasma pneumoniae
Mycoplasmatota (phylum), Mycoplasmatales (ordre)
Aspect
Ce sont des bactéries de forme allongée qui mesurent environ 0.1–0.2 µm (100-200 nm) d’épaisseur et 1-2 µm (1000-2000 nm) de longueur.
Ce germe intracellulaire facultatif n’est pas capable de synthétiser de paroi à peptidoglycan, et ne prend donc pas la coloration de Gram.
Fun fact : le mycoplasme est la seule bactérie qui possède du cholestérol dans sa membrane.

Modes de transmission et épidémiologie
La transmission se fait par voie respiratoire via de fines gouttelettes lors de contacts interhumains rapprochés, la majorité des infections sont donc acquises typiquement chez des personnes vivant ensemble, à l’école, camps militaires, … Cette bactérie est responsable d’épidémies qui se répètent avec une périodicité de 3 à 5 ans.
L’incubation peut être relativement longue et aller d’une à trois semaines et être suivie d’un portage pharyngé prolongé chez le guéri.
Cette bactérie infecte essentiellement les enfants et les adultes jeunes mais peut toucher toutes les tranches d’âge et représente 30 à 50% des pneumonies atypiques.
Les manifestations cliniques chez les patients âgés et immunodéprimés sont généralement plus graves.

Manifestations cliniques
M. pneumoniae se manifeste le plus souvent par des infections des voies respiratoires hautes ou basses.
La forme la plus commune est la pneumonie communautaire « atypique ». Contrairement aux pneumonies « typiques », les symptômes se développent sur plusieurs jours – semaines plutôt que de façon brutale, et incluent pyrexie, toux généralement sèche voire coquelucheuse, maux de gorge et maux de tête.
Il existe également des manifestations extra-respiratoires qui sont généralement bénignes.
On peut trouver des manifestations cutanées comme l’érythème polymorphe et le syndrome de Stevens Johnson avec une atteinte fréquente des muqueuses.
On a également des manifestations neurologiques, comme les encéphalites et le syndrome de Guillain-Barré où cette bactérie est impliquée dans respectivement 10 et 15% des cas.
Les autres manifestations extra-respiratoires sont telles que des anémies hémolytiques dues à la présence d’agglutinines froides, des thrombopénies, des arthrites notamment chez les sujets immunodéprimés, des myocardites, péricardites, endocardites, atteintes pancréatiques, digestives et rénales. Ces atteintes sont difficiles à rattacher à leur cause si elles surviennent isolément.
Diagnostic
Le diagnostic d’une pneumonie atypique est surtout clinique par l’auscultation pulmonaire et sur la radiographie du thorax et n’exige pas toujours d’examens de laboratoire complémentaires, ils sont réservés aux périodes d’épidémie ainsi que pour les patients à risque (immunodéprimés).
On ne fait pas de cultures de M. pneumoniae car elles sont très difficiles et réservées aux laboratoires de recherche, la stratégie classique pour le diagnostic des pneumonies à M. pneumoniae repose donc sur la PCR dans des prélèvements respiratoires ou sur la détection d’anticorps spécifiques sériques IgM. Cependant, cette approche a été remise en question puisque comme dit précédemment, il existe un portage asymptomatique dans une bonne partie de la population et l’ADN peut persister plusieurs mois après la résolution des symptômes. Une PCR peut a donc une bonne valeur prédictive négative mais un résultat positif n’indique pas forcément que la symptomatologie est due à ce germe là.
Traitement et prévention
M. pneumoniae ne possède pas de paroi et ne peut donc pas être traitée par des b-lactames, on va donc utiliser des macrolides tels que l’azithromycine et la clarithromycine.
On va également donner un traitement symptomatique pour la fièvre et la toux, pour soulager le patient.
Il n’existe à ce jour aucun vaccin préventif, malgré plusieurs essais par l’industrie.