Pneumocystis jirovecii/ Pneumocystis carinii
Ascomycota (phylum), Pneumocystidales (ordre)
Introduction
Actuellement le P. jirovecii est classé parmi les mycoses. Il est certes impossible à cultiver mais la présence de chitine et de β-1,3-glucane dans sa parois trilamellaire, mise en évidence au microscope électronique a permis de démontrer cette appartenance.
Lors de son cycle reproductif (dans l’alvéole pulmonaire) il présente trois formes différentes; des kystes1 (4 à 7 µm) libérant des corps intra-kystiques se transformant en trophozoïtes2 mononuclés (2 à 12 µm) précurseur des pré-kystes3 ovoïdes (3 à 8 µm). L’épaissement des septas inter-alvéolaires et des alvéoles diminue la diffusion des gaz causant de l’hypoxie.
Pathogène cosmopolite, ubiquitaire et opportuniste. Il est responsable de pneumocystose (pneumopathie interstitielle dû à P. jirovecii), à différencier d’autres infections opportunistes. Le sida chez les infectés par le VIH est l’étiologie principale d’immunodépression (CD4 <200/mm3) dans le cas de pneumocystose, c’était davantage le cas avant l’apparition des antirétroviraux. Hormis les immunodéprimés, ce sont les nouveau-nés prématurés et les enfants dénutris qui sont à risque de contracter la maladie. Des atteintes extra-pulmonaires sont envisageables mais rares.

Transmission
La transmission est directe et principalement aérogène. Son unique réservoir est l’humain ce qui fait de la pneumocystose une anthroponose. C’est la forme kystique inhalée de novo qui est probablement responsable de la contagion.
La plupart des enfants sont porteurs asymptomatiques et représentent donc une part importante du réservoir. La réactivation d’une primo-infection est un concept réfuté.

Clinique
- Toux sèche
- Dyspnée
- Fièvre
- Hypoxémie
- Altération de l’état générale
- Auscultation normale au début et peu spécifique
Diagnostic
- Infiltrats interstitiels bilatéraux à la radio thorax
- Aspect de verre dépoli au CT-scan thoracique
- Nodules
- Examen direct au microscope du LBA (prélevement de choix) après coloration spécifique (IF, argentique de Musto ou bleu de toluidine)
- PCR (LBA, crachat induit)
- Histologie (biopsie transbronchique)
- Ag circulants (β-1,3-D-glucane)
- LDH
- SAT en O2 à l’effort
Traitement
- Etiologique: cotrimoxazole en première intention sinon du pentamidine (en cas d’intolérance ou de C.I)
- Symptomatique (inflammation si hypoxie): corticothérapie + oxygénothérapie
Prophylaxie
- Prévention (I/II) chez les immunodéprimés: cotrimoxazole/ pentamidine
- Réduire le risque de transmission: isolement

Espèces apparentées

- P. wakefieldiae chez le rat (Rattus norvegicus)
- P. murina chez la souris (Mus musculus)
- P. oryctolagi chez le lapin
Remarque
C'est deux avant la mise en évidence du VIH qu''une épidémie de pneumocystose chez des jeunes hommes bien portants, partageant la même orientation sexuelle se déclare au USA. Celle-ci a permis d'investiguer sur la cause de l'immunodéficience de ces patients et aboutit donc en 1983 à la découverte d'un nouveau virus.