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Virus de la méningoencéphalite à tiques (ang: TBEV - Tick-Borne Encephalitis Virus)

Famille des Flaviviridae, genre Flavivirus

Introduction

Virion de forme sphérique, composé d’une enveloppe présentant deux protéines (M et E) et contenant de l’ARN monocaténaire associé à une protéine structurale C, présentant un neurotropisme. Il existe 3 sous-types diffèrent par leurs répartitions géographiques mais génétiquement semblables; orientale, sibérien et extrême orientale. 

Transmission - écologie

Les réservoirs du virus sont les tiques, qui se transmettent de génération en génération le virus, les mammifères sauvages (rongeurs, renards…) et domestiques (chèvres, vaches, chiens et moutons).

La transmission se fait par piqûre de tiques infectées (Ixodes). Le risque de transmission est autour de un sur 200 suite à une morsure de tique. Plus rarement, le transmission peut se faire par l’ingestion de produits laitiers non pasteurisés d’animaux infectés et suite à une transplantation d’organe.

Les Ixodes vivent principalement dans les forêts et les zones boisées. Ils se situent à moins d’un mètre du sol. Ces acariens ne survivent pas au delà de 1000 mètres d’altitude. Les activités à risque sont donc le trekking, les balades en forêt, … C’est à la fin du printemps ou de l’été que se situe leur pic d’activité.

Le virus ne circule qu’en Europe de l’Est et en Asie. Il s’agit de l’arbovirose la plus fréquente en Europe, on estime son incidence à 10 000 cas par an environ. 50% de ces cas proviennent de l’ex-URSS et des pays bordant la mer Baltique. A noter que l’incidence est en augmentation, probablement à cause du réchauffement climatique et des facteurs socio-comportementaux (nouveaux loisirs en forêts, modification des pratiques agricoles, reboisement).

Clinique

La maladie provoquée par le TBEV est l’encéphalite à tique connue également sous le nom de méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE).

Après une morsure de tique, une personne sur 1000 jusqu’à 5000 va développer une maladie neurologique. L’âge du patient et le sous-type du virus sont des facteurs influençant la gravité de la maladie. Les enfants présentent des formes moins graves, le sous-type extrême oriental donne à l’inverse, des formes plus graves. La période d’incubation est de 1 à 2 semaines, elle dépend du mode de transmission

La TBE européenne, se présente généralement en deux phases :

La 1ère phase, dite « virémique », dure en moyenne une semaine, c’est l’arrivée du virus dans le sang (sérologie positive uniquement à ce stade). Dans 75% des cas, l’infection est asymptomatique. Lorsqu’elle l’est, elle se présente de manière aspécifique et va provoquer une baisse de l’état général avec un syndrome pseudo-grippal (fièvre, courbatures, céphalées, fatigue…) accompagné de troubles digestifs.

L’infection va en majorité (2/3 des cas) s’arrêter à ce stade. Pour le reste, une phase d’une semaine asymptomatique s’en suit. Le virus se réplique silencieusement dans les différents organes qu’il a atteint.

La dernière phase, dite « neurologique », correspond à l’arrivée du virus dans le système nerveux central. Dans plus de 50% des cas, il s’agira d’une méningite virale, principalement chez l’enfant. Dans 40% des cas des phases neurologiques (50% des adultes infectés), on retrouvera une méningo-encéphalite avec céphalées, une altération de l’état de conscience, une ataxie, des crises convulsives et une atteinte des nerfs crâniens. 10% des cas vont présenter une myélite avec paralysie flasque de la ceinture scapulaire.

Dans 90% des cas, l’évolution sans séquelle, la maladie va durer entre quelques jours à plusieurs semaines. Le reste des patients vont présenter un syndrome séquellaire post-encéphalitique (céphalées, ataxie 10-15%, myélite 2-6%, neuropsychologiques 10-20%). La mortalité s’élève à 0.2-0.5%.

Pour les TBE non-européennes, le sous-type d’Extrême-Orient est le plus inquiétant, il se présente directement sous la forme neurologique avec parfois une fièvre hémorragique (Flavivirus). Son taux de mortalité peut atteindre 20% et les séquelles neurologiques 60% des cas. Le sous-type sibérien est plus souvent chronique, son taux de mortalité est de 6 à 8%.

Diagnostic:

  • PCR sur prélèvement sanguin pour la phase virémique possible
  • PCR sur prélèvement LCR pour la phase
  • Sérologie : recherche d’AC anti-TBEV, nb : ne distinguera pas une infection versus une vaccination

Prévention:

  • Pasteurisation du lait
  • Vaccin recommandé dans certaines régions par l’OMS en fonction de l’épidémiologie et du risque relatif (L’Autriche systématique, la Suisse, zones forestières …)
  • Mesures de précautions :
    • Eviter les zones infestées pendant les mois chauds
    • Recouvrir les parties du corps pouvant être exposées et vérifier la présence de tiques sur soi et les autres après une balade en forêt ou dans les bois
    • Utiliser un répulsif d’insectes
    • Retirer immédiatement la tique si accrochée

Traitement:

Le traitement actuel est symptomatique : antalgie, antipyrétiques (pas d’AINS, aspirine), hydratations, électrolytes, antiémétiques, anticonvulsivants, etc. Pour les formes graves, un traitement de soutien aux soins intensifs et une ventilation assistée peuvent être nécessaires.