L’histoire d’Hélène Sparrow commence par sa naissance en 1891 à Bouhouslav, près de Kiev, en Ukraine.

Grande médecin et microbiologiste, sa carrière débuta par des études de Médecine à la faculté de Kiev dont elle sera diplômée en 1915. A la suite de cela elle s’est engagée dans la prévention des épidémies au cœur de l’armée russe pendant la Première Guerre mondiale, particulièrement le typhus dont elle fit son sujet de thèse en 1920 et qui lui offrit le titre de Professeure à l’Université de Varsovie. 

En 1921, Hélène Sparrow rejoint l’Institut de Rudolph Weigl à Lwow, elle y apprit à inoculer les poux du typhus, méthode extrêmement délicate qui a freiné les recherches sur le typhus au départ. 

En 1923, elle obtient un 2^ème diplôme en médecine à l’Université de Poznań et part rejoindre les pasteuriens à Lille. Elle assiste Calmette et Guérin pour les premiers préparatifs du BCG puis parcourt la France dans différents centres de formation pour étudier la microbiologie et l’hygiène en parallèle de ses recherches sur le typhus.

En 1925, elle reçoit une bourse de l’Institut Pasteur à Paris pour aller étudier le typhus à l’Institut Pasteur de Tunis où elle fera la rencontre de son futur mentor Charles Nicolle (prix Nobel de médecine 1928 pour ses découvertes sur le typhus: il découvrit que le pou était le principal vecteur de la bactérie intracellulaire Rickettsia Prowazekii), qui sera un vrai tremplin pour sa carrière. 

De retour en Pologne (1928), elle organise une campagne de vaccination contre la scarlatine et le choléra, devient Professeure agrégée de microbiologie à l’Université de Varsovie.

En 1930, elle lance une campagne de vaccination contre la diphtérie en Pologne. L’année suivante, elle est envoyée par le gouvernement pour étudier le typhus au Mexique et au Guatemala avec Charles Nicolle.

En 1933, elle se fait naturaliser française et retourne à l’Institut Pasteur de Tunis en tant que cheffe des laboratoires. 

Au laboratoire de Tunis, elle travaille au côté de Paul Giroud (médecin, microbiologiste et pasteurien spécialisé dans la rickettiose). Ils font plusieurs essais pour créer un vaccin à partir de pathogènes atténués. Leurs premières tentatives pour créer des doses passent par la méthode de Weigl, or cette méthode d’inoculation des poux reste très fastidieuse et ne permet pas de produire assez de doses malgré les bons résultats d’un point de vue clinique.

Paul Giroud développe alors l’idée de propager les bactéries de typhus sur des poumons de lapin. Au total 50 000 lapins sont inoculés par voie pulmonaire, permettant de préparer 7 millions de doses.

Plus tard, se rejoint à la team (« Giroud- Sparrow ») Paul Durand, directeur de l’Institut Pasteur de Tunis. 

En 1941, une épidémie de Typhus éclate en Tunisie, permettant au trio de tester leur vaccin. Ils remarquent que celui-ci atténue la durée et la sévérité des symptômes ainsi que la mortalité. Ces révélations concrétisent la création du vaccin Durand-Giroud-Sparrow contre le typhus.

A l’institut Pasteur de Tunis, elle participera également à l’élaboration d’un vaccin contre l’agent infectieux de la fièvre pourprée et sera à la tête du service de vaccination s’occupant, entre autre, de la tuberculose.

À partir de 1955, elle est chargée des travaux sur la fièvre récurrente en Ethiopie pour l’Organisation mondiale de la Santé.

En 1961, elle met fin à sa carrière pour sa retraite en Corse où elle y trouvera la mort en 1970.