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Infections urinaires

Germes impliqués

Bactéries

  • E. coli (60-80% des cas)
  • Proteus (10-15% des cas)
  • Klebsiella
  • Enterococcus faecalis
  • Staphylococcus saprophiticus 
  • P. aeruginosa 

Virus :

  • Adénovirus 
  • Herpès simplex II

Champignons

  • C. albicans et C. glabrata chez les diabétiques ou multi-opérés avec sonde urinaire 

Facteurs favorisants une infection urinaire

Grossesse 

Obstruction (ex : prostatique)

Incontinence, résidu post-mictionnel

Pathologie congénitale avec anomalies de la jonction urétéro-vésicale

Vessie neurogène

Lithiases 

Cathéter

Infections du tractus urinaire inférieur

  • Bactériurie asymptomatique 
  • Urétrite
  • Cystite
  • Prostatite
  • Orchi-épididymite 

Infections du tractus urinaire supérieur

  • Pyélonéphrite aigue et chronique 
  • Abcès rénal
  • Abcès périnéphritique 

INFECTIONS DU TRACTUS URINAIRE INFERIEUR

> Cystite

GENERALITES : la cystite est une infection fréquente, surtout chez les jeunes femmes sexuellement actives et chez les femmes ménopausées. 

ETIOLOGIES : elle est causée par E. coli dans 90% des cas. 

CLINIQUE : la cystite donne un tableau d’infection urinaire basse avec dysurie, pollakiurie, nycturie, urgences mictionnelles, lourdeur du bas ventre et urines troubles. Il n’y a généralement pas de pyrexie. Attention, chez les personnes âgées, la clinique peut être piégeante. 

DIAGNOSTIC : clinique et tigette urinaire. Un examen microscopique des urines (ou sédiment urinaire) ainsi qu’une culture peuvent être réalisés en cas de cystite récidivante. 

TRAITEMENT : furadantine ou fosfomycine. 

> Bactériurie asymptomatique

La bactériurie asymptomatique est définie comme : > 100 000 colonies/ml d’un seul germe dans 1 mi-jet chez l’homme ou dans 2 mi-jets chez la femme. 

  • INDICATIONS DE TRAITEMENT : femme enceinte, avant une chirurgie urologique. 
  • TRAITEMENT de la femme enceinte : beta-lactamine ou fosfomycine. 

> Prostatite aiguë

GENERALITES : la prostatite aiguë est favorisée par les anomalies et obstructions des voies urinaires, par les frottements (vélo, équitation) et peut également rentrer dans le cadre d’une infection sexuellement transmissible (IST). 

ETIOLOGIES : entérobactéries, E. coli, gonocoque, chlamydia. 

CLINIQUE : dysurie, pollakiurie, urgences mictionnelles, pyurie, fièvre, frissons, douleur pelviennes et périnéales, retard du jet urinaire, miction goutte à goutte, prostate gonflée et douloureuse au toucher rectal. 

DIAGNOSTIC : diagnostic clinique complété par un examen microscopique des urines (EMU). 

TRAITEMENT : levofloxacine ou ciprofloxacine. En cas de forte suspicion d’IST ou d’IST avérée, traiter avec de la ceftriaxone IM en association avec de la doxycycline PO. 

> Prostatite chronique

On parle de prostatite chronique quand les symptômes durent depuis plus de 3 mois

Parmi les étiologies de prostatite chronique on retrouve les germes suivants : Chlamydia, Trichomonas vaginalis, Ureaplasma urealyticum

> Orchi-épididymite

GENERALITES : l’orchi-épididymite  est une inflammation du testicule et de l’épididyme. Elle est généralement virale chez les enfants et ne nécessite donc pas de traitement par antibiotiques dans ce cas-là.

ETIOLOGIES : chlamydia, gonocoque, mycoplasmes. La cause de l’orchi-épididymite est parfois une IST.

CLINIQUE : tuméfaction et sensibilité/douleur au toucher de la zone atteinte, hydrocèle, fièvre possible.

DIAGNOSTIC : le diagnostic est clinique et est complété par une analyse d’urine. Dans certains cas une échographie Doppler est également réalisée. Le diagnostic différentiel entre cette infection et la torsion testiculaire doit systématiquement être faite jusqu’à l’âge de 18 ans.

TRAITEMENT : antibiotiques, alitement et mesures antalgiques. 

  • Si suspicion d’IST : ceftriaxone IM et doxycycline PO.
  • Si pas de suspicion d’IST : levofloxacine PO.
  • En cas de suspicion d’IST et d’entérobactéries (ex: relations sexuelles anales) : ceftriaxone IM en combinaison avec levofloxacine PO.

> Urétrite

GENERALITES : l’urétrite est une infection de l’urètre. La cause la plus fréquente d’urétrite sont les IST. 

ETIOLOGIES : chez l’homme, elle est souvent due à N. gonorrhoeae. D’autres germes responsables sont Chlamydia, Herpes simplex, Trichomonas, E. coli

CLINIQUE : certains patients sont asymptomatiques. Lorsque des symptômes sont présents, il s’agit de douleur lors de la miction et d’envies fréquentes d’uriner. Chez l’homme, lorsque le germe responsable est le gonocoque ou chlamydia, le patient présente un écoulement urétral. En présence de gonocoque, l’écoulement sera plutôt verdâtre et épais. 

COMPLICATIONS : les complications surviennent en cas d’infection non ou mal traitée. Parmi les complications, on peut citer la sténose urétrale, la formation d’abcès et de fistules. 

DIAGNOSTIC : examen clinique et analyse des urines. Parfois un prélèvement urétral et une culture urinaire sont réalisés. 

TRAITEMENT EMPIRIQUE : ceftriaxone IM et azithromycine per os ou ceftriaxone IM et doxycycline per os. 

TRAITEMENT ETIOLOGIQUE :

  • Gonocoque : ceftriaxone IM et azithromycine PO. 
  • Chlamydia : doxycycline ou azithromycine PO.  
  • Mycoplasma genitalium : azithromycine PO (ou moxifloxacine en cas de résistance). 

INFECTIONS DU TRACTUS URINAIRE SUPERIEUR

> Pyélonéphrite aiguë

Douleur paralombaire avec irradiation dans le flanc.
Bandelette urinaire : sang, nitrites et leucocytes présents dans les urines évoquant une infection.

GENERALITES : la pyélonéphrite aigue (PNA) est une infection du parenchyme rénal et du bassinet. Elle  est la première infection de la jeune femme pyrétique aux urgences

ETIOLOGIES : E. coli dans la majorité des cas. 

CLINIQUE : apparition brutale des symptômes. Pyrexie, frissons, douleurs paralombaires irradiées dans le flanc, percussion des points costo-lombaires douloureuse, nausées, vomissements, sepsis. Cette présentation clinique peut être associée ou non au tableau clinique des infections urinaires basses. 

COMPLICATIONS : abcès rénal, pyélonéphrite chronique. 

DIAGNOSTIC : examen microscopique et culture des urines, hémocultures, biologie standard. En cas de doute diagnostique : échographie ou scanner. Un uroscanner peut être réalisé en cas de complication ou évolution défavorable. 

TRAITEMENT

  • PNA non compliquée : levofloxacine ou ciprofloxacine PO pendant 7 à 14 jours et suivi ambulatoire.  
  • PNA compliquée : antibiothérapie intra-veineuse pendant 14 jours et hospitalisation. 

> Abcès rénal

GENERALITES : la formation d’un abcès rénal est favorisé par des lithiases ou malformations, par le diabète et la nécrose papillaire ainsi que par la dissémination hématogène d’une infection rénale (complication de la PNA). 

DIAGNOSTIC : lorsque l’abcès fait < 1 cm, il est mal ou non vu à l’échographie et le CT scan sera alors préférable pour faire le diagnostic. 

TRAITEMENT : antibiothérapie pendant 2 à 3 semaines et drainage de l’abcès s’il fait > 5 cm.