Maladies sexuellement transmissible (MST)
Définition
Les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont des maladies due à des virus, bactéries, et parasites qui se contractent par le biais des rapports sexuels. Les plus fréquentes sont le VIH, les hépatites B et C, les verrues génitales, l’herpès génital, la syphilis, les infections à chlamydia, la gonococcie.
Epidémiologie
D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS):
- chaque jour, plus d’1 million de personnes contractent une IST
- chaque année, on estime que 500 millions de personnes contractent l’une des quatre IST Chlamydia, gonorrhée, syphilis et trichomonase
- plus de 530 millions de personnes vivent avec le virus de l’herpès génital (HSV2)
- plus de 290 millions de femmes souffrent d’une infection au PVH, l’une des IST les plus courantes
- environ 70 % des cancers du col de l’utérus dans le monde sont dus à une infection au PVH de type 16 et 18
- la syphilis chez la femme enceinte cause chaque année quelque 305 000 décès fœtaux.
Mode de transmission
Les modes de transmissions sont variables. Le HIV et les hépatites B et C peuvent être transmises par voie sexuelle, par voie sanguine par contact avec des objets souillés ou par partage d’objets de toilettes, les percings, les tatouages, et par voie verticale (transmission mère-enfant).
Les infections bactériennes (trichomonas, gonorrhée, chlamydia, syphilis ) et les autres infections virales (HPV, herpès génital) sont aussi transmises par voie sexuelle. Certaines pratiques sexuelles comme le cunni-lingus, l’anu-lingus et le baiser sont responsables de plusieurs MST.
Symptomatologie
La symptomatologie est variable en fonction de l’étiologie en cause:
- Hépatite: fièvre, douleurs abdominales, fatigue, ictère, cirrhose hépatique, carcinome hépatocellulaire, amaigrissement, nausées, vomissements, diarrhée.
- HIV: fièvre, éruption cutanée, fatigue, diarrhée, et des infections opportunistes selon stade évolutif de la maladie (Tuberculose pulmonaire, cryptococcose neuroméningée, Isospora Beli, microsporidiose, encéphalite, sarcome de Kaposi, …)
- Herpès génital: bulles douloureuses au niveau des organes génitaux pouvant s’accompagner de fièvre, maux de tête, démangeaisons, brûlures mictionnelles.
- Syphilis: Petites plaies indolores sur les organes génitaux, boutons ou petites plaques sans démangeaisons sur les muqueuses.
- HPV: Verrues sur les organes génitaux externes ou sur l’anus.
- Trichomonas: Ecoulement vaginal, prurit, douleurs pendant les rapports sexuels, brûlures mictionnelles, fièvre.
- Chlamydia: prurit, écoulement vaginal, fièvre, douleurs sus-pubiennes
- Gonorrhée: Fièvre, douleurs sus-pubiennes, écoulement vaginal, de la verge ou anal.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l’examen clinique à la recherche des symptômes spécifiques a chaque pathologie et un examen biologique qui peut-être une sérologie spécifique au germe en cause ou un prélèvement local.
Un examen sérologique est nécessaire dans les cas suivants: HIV, Hépatite A, B ou C et la syphilis. Un prélèvement local est utile en cas de herpès génital, trichomonas, gonorrhée, chlamydia, HPV. Un ECBU (Examen Cyto Bactériologique des Urines) peut aussi être pratiqué à la recherche de Chlamydia et de gonorrhée lorsque les examens de premières intentions n’ont pas été concluants.
Traitement
Le traitement est fonction de la cause et de la sévérité des symptômes. Il peut s’agir d’ARV ou d’autres antiviraux comme le ganciclovir, d’antibiotiques, de traitement local (crème, ovule), de traitement antalgique pour soulager la douleur. Il est parfois nécessaire de traiter les deux partenaires pour éviter les risques de réinfections.
La prévention repose sur des gestes et moyens permettant de limiter la transmission: rapports sexuels protégés, vaccination contre les hépatites et les papilloma virus humains, dépistage régulier après tout rapport sexuel non protégé et lorsqu’il y’a un changement de partenaire.
Remarques
Les infections sexuellement transmissibles à répétitions fragilisent les muqueuses génitales chez la femme et augmentent considérablement le risque d’infection par le HIV.
En cas de MST, les rapports sexuels sont proscrits jusqu’a ce que l’infection soit éradiquée chez les deux partenaires.
Les traitements ARV sont disponibles et permettent de ralentir la progression du HIV, mais ne permettent pas de guérir de la maladie. Avec ce traitement il est possible de mener une vie quasi-normale et d’avoir une espérance de vie comparable aux personnes non atteintes de la maladie.